Extraits du texte de présentation du programme des 10 ans :
Rebellyon.info a 10 ans, et ça se fête !
(…) On a peine à se rappeler aujourd’hui qu’Internet n’a pas toujours été aussi présent dans nos manières de lutter et que les sites alternatifs et les réseaux sociaux ne sont les modes privilégiés de diffusion de l’information militante que depuis une petite dizaine d’années.
À Lyon pourtant les moyens de se relier dans le milieu anti-autoritaire n’étaient pas inexistants avant Rebellyon, loin de là. Radio Canut, la « plus rebelle des radio » et ses trente ans passés, ou la liste de diffusion mail « Informations-débats (pour les) Anti-autoritaires de Lyon et Alentours » au début des années 2000, sans compter les multiples feuilles, revues et fanzine, ont largement assuré ce rôle de lien entre les différentes composantes du milieu anti-autoritaire lyonnais.
En 2004 plusieurs individus se réunissent à Lyon pour développer un site par et pour les anti-autoritaires Lyonnais. Il est d’emblée fait le choix d’un site relayant une information locale et/ou produite localement. Cet ancrage local est primordial dans l’identité du site et son fonctionnement. Il permet que les informations, échanges et rendez-vous relayés sur Rebellyon s’appuient sur une réalité concrète, des acteurs qui peuvent se rencontrer, des réalités que vivent les lecteurs. Il s’agit aussi de permettre que les échanges faits sur le site, les appels et les propositions ne restent pas virtuels, mais aient un impact dans le réel que nous vivons. À quoi bon faire la révolution sur Internet si elle ne se retranscrit jamais dans la réalité. (…)
Extraits d’une autre contribution sur ces 10 ans, depuis l’origine du projet jusqu’à aujourd’hui :
Cinq éléments à l’origine des réflexions
(…) Une autre initiative émergea quelques mois plus tard, en septembre 2004, à partir des critiques formulées et des expériences accumulées localement. Cinq éléments en particulier furent à l’origine des réflexions :
le besoin d’autonomie en matière de diffusion de l’information en période de mouvements sociaux, c’est-à-dire la possibilité pour les collectifs de s’organiser pour court-circuiter les médias dans le récit qui peut être fait d’un événement, d’une action, ou tout ce qui nous concerne. A condition pour cela de s’assurer d’une diffusion réelle pouvant rivaliser sur certains sujets avec la presse locale.
l’espace relativement large que les libertaires lyonnais constituaient alors (tant par le nombre de personnes que les structures ou thématiques abordées). Les nombreux outils communs dont il était doté favorisaient par ailleurs les rencontres et la confiance entre les « militant·es » ;
les journaux papiers libertaires, à travers différentes initiatives locales, du « Popouri » diffusé gratuitement au début des années 2000, à « IRL », qui avait représenté auparavant une force importante et rassembleuse du mouvement libertaire local ;
la volonté de proposer un espace ouvert aux contributions, ouvert à la publication de toutes les personnes, qui, localement, se retrouvaient dans nos idées, non réservé à des spécialistes de l’écriture, en proposant également de s’entraider ;
le système de publication sur Internet Spip, directement inspiré des journaux ou des fanzines, avec ses nombreux moyens d’interagir entre auteur·es d’articles et l’entraide qu’il permettait. (…)Le fonctionnement élaboré à Lyon est désormais partagé par près d’une dizaine de collectifs et autant de villes en France, dont les sites sont lancés ou en cours. Non pour continuer de manière infinie ce qui a été intéressant en un lieu et un moment précis. Mais parce que les outils collectifs, sur le net comme ailleurs, restent la charpente de nos mouvements. Celui-ci, cette proposition de fonctionnement, permet de relever un certain nombre de défis en matière de propagande, de contre-information ou de coordination. (…)