Article et mises à jour d’Enough is Enough :
- Capture d’écran de Linksunten : annonce que le gouvernement fédéral allemand a interdit Linksunten
- Tweet par le ministre fédéral allemand annonçant l’interdiction de Linksunten Indymedia
Selon les médias traditionnels allemands, la décision a été transmise à trois supposés "opérateurs" de la plate-forme indymedia. Les policiers ont mené plusieurs perquisitions, confisqué des ordinateurs, mais jusqu’à maintenant, ils n’ont procédé à aucune arrestation. Thomas Strobl (CDU), ministre de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg, a déclaré aux journalistes que des interventions sont en cours. Le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas De Mazière a déclaré que l’activité de Linksunten était contraire à "l’ordre constitutionnel".
Le ministère fédéral de l’Intérieur a de son côté motivé cette interdiction par le caractère « contraire aux lois pénales » des objectifs et de l’activité du site web Linksunten Indymedia. Tous les logos Linksunten Indymedia sont désormais également interdits en Allemagne.
Selon le quotidien allemand "Neues Deutschland", le site Web a été déconnecté pour un court moment le vendredi matin mais était à nouveau en ligne un peu plus tard. Vers 10h50 (CET), nous avons vérifié à nouveau et le site était à nouveau inaccessible. Il est cependant prévu que Linksunten puisse bientôt être de nouveau en ligne. Linksunten.indymedia.org fonctionne de manière décentralisée et est hébergé sur différents serveurs. De Mazière a admis qu’il ne serait pas possible de fermer Linksunten dès aujourd’hui ni même dans les prochains jours.
Linksunten existe dans son format actuel depuis 2009 et a publié des appels à des actions et à des manifestations, des revendications de groupes qui ont mené des actions, des articles pour des débats, des analyses et des rapports provenant de nombreuses réalités. Le site a donné aux gens une plate-forme pour publier anonymement, hors du contrôle des autorités de l’État.
L’action répressive contre Linksunten vient après que de nombreux politiciens allemands aient déclaré que l’Etat intensifierait la lutte contre ce qu’ils appellent « l’extrémisme de gauche ». Ces annonces sont venues après les protestations de No G20 à Hambourg. Linksunten Indymedia a publié de nombreuses contributions avant, pendant et après la contestation No G20.
L’Etat allemand n’a pas réussi faire taire le mouvement après des interdictions de magazines comme "Radikal" et il va probablement échouer à nouveau. Le mouvement ne peut pas être réduit au silence. Nous sommes tous Linksunten !
Restez à l’écoute des mises à jour.
Mise à jour 01:22 pm (CET) : au moins une arrestation en rapport à l’interdiction de Linksunten. Selon une information publié sur le flux d’information public sur de.indymedia.org, qui lui n’est pas interdit (c’est donc à confirmer, ce ne serait pas la première fois que les fascistes utilisent ce canal pour diffuser des fakenews), l’avocat de Daniel Behrens a déclaré que son client avait été arrêté aujourd’hui à 11 heures. Demain samedi matin, Daniel doit comparaître devant un juge qui devra décider d’une éventuelle incarcération dans l’attente d’un procès.
Mise à jour 13h28 (CET) : le ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Mazière, a déclaré aux journalistes que linksunten.indymedia.org est interdit et que les personnes qui en sont responsables sont considérées comme membres d’une association terroriste.
- 20 cars de police avec des force anti-émeutes à Freiburg, en Allemagne, après le raid contre Linksunten plus tôt ce matin
Mise à jour 18h27 : l’un des immeubles qui a été attaqué aujourd’hui est le Kulturtreff in Selbstverwaltung (KTS) à Freiburg, un centre social autogéré. D’après le ministre de l’Intérieur de l’État du Bade-Wurtenberg, 250 policiers ont été déployés pour les raids contre Linksunten (capture ci-dessous). Cinq immeubles ont subi un assaut.
Mise à jour 20h24 : vous pouvez trouver des captures d’écran de Linksunten Indymedia sur archive.org
Mise à jour 20h42 : des stickers, tracts et avatars ont été publié sur le blog Antifa Riot
Mise à jour 21h16 : à l’attention des activistes germanophones après l’interdiction d’Indymedia Linksunten : vous pouvez également publier vos textes sur Barrikade.info (Note de l’Atelier : pour une présentation de Barrikade, voir Lancement de Barrikade.info.
Mise à jour 21h25 : manifestation de solidarité spondatée ce soir avec Indymedia Linksunten à Jena, en Allemagne (photos ci-dessous)
Mise à jour 21h34 : manifestation spontanée de solidarité également à Brême, en Allemagne. Photos par le compte Twitter @fe_pix
Mise à jour 23h15 : manif ce à Karlsruhe derrière le slogan “We are all #Linksunten”.
Mise à jour samedi 12 h : Indymedia Linksunten annonce sur sa page d’accueil son retour rapide avec un extrait de la « Déclaration d’indépendance du cyberespace » de John Perry Barlow (traduction ici) et un lien vers l’article de Crimethinc en soutien, « La fermeture d’Indymedia Linksunten, ce que cela signifie et ce qu’il faut faire »
Articles en français
- Traduction d’un article du collectif américain Crimethinc sur les enjeux de l’interdiction sur Indymedia Nantes
- Indymedia Nantes : Solidarité avec Indymedia Linksunten attaqué par l’état allemand
Et rappelle :Indymedia Linksunten est un des médias libres très utilisé en Allemagne par les anti-capitaliste pour s’informer et s’organiser, et était très actif pendant le G20 d’Hambourg, publiant des comptes rendus et analyses des évènements traduits en plusieurs langues. Linksunten a aussi depuis des années produit de nombreux articles et enquêtes qui ont permis de contrecarrer les mensonges et fausses vérité diffuses par les médias mainstream, dont :
Des fuites d’un chat internes de l’AfD (parti allemand populiste de droite), qui montre les propos nazis qui y sont dit.
Un article démontrant les liens entre un neonazi et la police de Leipzig.
La révélation de l’identité d’un icendiaire de droite qui était aussi un informateur de la police.
Recherche sur le Mouvement Identitaire, révélant sa structure organisationelle.
Des fuites sur les données des consommateurs d’une boutique en ligne néo-nazi, montrant que des parlementaires allemand y faisaient leur course. - Paris-luttes : Le média alternatif Indymedia perquisitionné et interdit en Allemagne.
Dans la presse mainstream, tout le monde joue le jeu du ministère de l’Intérieur allemand
- article de Libération au contenu aussi crapuleux que son titre est piteux, qualifiant le site de « forum » et justifiant la répression ;
- Chez Politis aussi on parle de forum (ce qui permet de minimiser la gravité de l’intervention), et reprise des termes utilisés par le ministre