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Notes sur la contestation des plans d’austérité en Europe et les médias alternatifs francophones

jeudi 6 janvier 2011, par Atelier médias libres

Ce qui suit est un brouillon d’un article jamais publié sur Rebellyon parce que pas tout à fait finalisé, je le copie-colle ici en attendant de le compléter un jour peut-être.

Depuis maintenant plusieurs mois, l’Europe est confrontée à des plans d’austérité jamais vus, qui font suite à une crise financière sans précédent. Les effets sont multiples et les causes sont compliquées à comprendre pour celles et ceux qui n’y entendent rien à l’économie.

Mais surtout, le modèle informatif classique des médias classiques montre à cette occasion toutes ses limites, et surtout les limites qu’il pose à nos capacités de compréhension de la situation, donc par conséquent à nos possibilités d’action [1]. Le flux d’information quotidien déverse des infos difficiles à synthétiser, ou n’évoque pas des informations importantes (ex : on découvre ces derniers jours la situation en Italie).

Plusieurs problèmes se posent à nous :

- les sujets sont compliqués : l’économie et les mécanismes financiers nous sont obscurs, les chiffres ne nous parlent pas du tout ; les médias peuvent raconter ce qu’ils veulent sans qu’on soit capable de réagir ;
- les enjeux sont à la fois nationaux (chaque pays à son plan de rigueur, à quelques mois d’intervalle) et européens voire internationaux ; or nos outils de communication sont locaux, au mieux nationaux. Les informations disponibles dans différentes langues sont quasi inexistantes. (Par exemple : il est aujourd’hui très difficile de s’informer à partir des médias alternatifs de ce qu’il se passe au Portugal alors qu’une grève a été suivie par plus du quart de la population il y a quelques jours.) Situation d’autant plus difficile en France où finalement quasi personne n’est capable de lire un article en anglais sans y passer 2 plombes. N’imaginons même pas le problème pour les articles en grec, portugais, allemand ou espagnol ! Nos dirigeant-e-s, les banques, les industriels savent par contre très bien se comprendre et se coordonner.

Comment imaginer qu’on puisse se doter d’outils communs pour capter la situation, échanger des infos sur nos mouvements dans les différents pays…

Si c’est de notre capacité à être dans la rue que dépend l’issue de cette crise, l’information et notre capacité d’analyse de la situation seront déterminantes (pas forcément besoin non plus de grandes théories). Ou nous continuerons d’être plumés, comme en Irlande, comme en Grèce, comme aux Etats-Unis.

Aujourd’hui, les outils collaboratifs de compilations, de synthèse, de traduction, d’analyses dont nous avons besoin font pour l’instant cruellement défaut. Nous en sommes restés au foisonnement et à l’amoncellement (tout relatifs) d’informations souvent répétitives même si nécessaires (pour caricaturer : les manifs, leur répression, les tracts de soutien qui suivent).
Il nous faut des outils collaboratifs pour dépasser ce que nos capacités individuelles ne nous permettent pas : on n’est pas des journalistes, on n’est pas des experts, on ne fait pas forcément partie de groupes politiques qui ont tout compris. Il nous faut des outils collaboratifs d’information comme nous nous dotons d’outils collectifs dans toutes nos actions au quotidien. Wikipedia incarne cette idée d’élaboration collective de l’information tout comme le « web 2.0 » (Facebook, Twitter) par certains côtés. Mais nos outils auraient besoin d’être collaboratifs sans le concept incapacitant de neutralité de Wikipedia (le but ça reste de donner le coup de grâce au capitalisme) et surtout sans la course ridicule après le temps du web 2.0, faisant de l’information le but (le buzz et les « ami-e-s » que ça me rapporte) et non le moyen.

Pour le moment on essaie de compiler des infos sur l’actualité dans les différents pays « en mouvement » dans un seul article : http://rebellyon.info/Suivi-des-con.... On a besoin de coups de main : liens intéressants, petites synthèses, traductions. Et peut-être d’un site commun au niveau francophone ou européen pour ça. On verra, le débat est ouvert… L’important au final c’est qu’on arrive à se coordonner, à se capter, et à saisir la situation.


[1Ce qui fait un peu penser au référendum de 2005 sur la constitution européenne.

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