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Spanishrevolution : réseaux sociaux, traitement de la presse et réalité

vendredi 27 mai 2011, par Netlibertaire

Tous en gros titre soulignent le fait que cette révolte populaire est née sur l’internet.
En réalité, ils n’ont jamais prêté attention aux événements avants-coureurs de cette "révolution", ils découvrent avec étonnement cet événement qu’ils ne peuvent plus dissimuler parce que trop gros et trop visible. Étonnant d’ailleurs que leurs titres contiennent tous le hashtag [1] #spanishrevolution dans leur titre, sans doute pour un meilleur référencement et une meilleure visibilité. Alors qu’après des recherches effectués sur le web, il y a encore une semaine, on ne trouvait aucun article sur un quelconque événement depuis 2010 et un pauvre article titré sur les manifs du 15 mai.
Ils voudraient nous faire croire à nous, sombres idiots, que les espagnols se sont réveillés un beau matin, ont branché leur ordi, regardaient leur "mur" fessebouc ou leur time-line twitter et là y en a un qui aurait dit « ah ce serait bien si on faisait la révolution, non ce matin l’envie me pique, et tous en cœur de répéter la même chose ah bah oui ça c’est vachement une bonne idée que t’as là ce matin, t’es bien réveillé, t’as le neurone réactif toi . On te suit. » Ça parait tellement simple dit comme ça, un peu énorme, si comme ils disent le mouvement a démarrré sur internet le 15 mai. Ce n’est pas très sérieux, l’opinion ne se gagne pas aussi facilement.
Si seulement cela pouvait être vrai nous aurions là la recette miracle d’une révolution. Nan, je déconne, le processus est beaucoup plus lent que ce que décrivent les médias dominants.

Il y a eu des précédents moins visible, mais pas du tout médiatisés, cette révolte n’est pas issue de twitter ou des réseaux sociaux, à mon sens. Mais plutôt d’une prise de conscience globale, les réseaux sociaux ont juste permis la propagation de ce ras le bol. Une contamination plus rapide disons, la bataille de l’opinion ne se limite pas en un clic « I like » sur facebook ou encore juste par le fait que spoanishrevolution soit l’un des hashtags les plus utilisés, il faut dissocier la réalité et les réseaux sociaux.

Depuis le mois de novembre 2010 environ, je suis un collectif de photographes militants espagnols, j’ai fait quelques articles sur mon blog à leur sujet, je trouve leur travail intéressant car il met en lumière des actions qui se déroulent en Espagne.
C’est grâce à ce travail que je découvre les événements en Espagne petit à petit.
La presse veut faire croire à travers ces titres fracassants que cette spanish révolution est née des réseaux sociaux, elle se trompe et ment sciemment à ses lecteurs, elle n’a juste pas été capable de suivre dans le temps un mécontentement qui grandissait.

“La couverture par les média nationaux espagnols a été pour la plupart lamentable. Quelques secondes à peine dans les journaux télévisés, des revendications mal comprises et des activistes bien trop vite taxés d’ « antisystèmes » par les média conservateurs.”http://elcruasanambulante.com/2011/...

La force des médias participatifs réside sans doute dans ce suivi de la création, de l’idée, de la base à la concrétisation ou non d’un mouvement.
Les grands médias ne s’occupent plus que du buzz pour des raisons commerciales, vendre leurs torchons.
Ils ne disposent plus de correspondant capables de suivre ce genre d’actualités pour des raisons budgétaires. Clairement, twitter est nécessair, plus personne ne peut le nier et est un moyen de communication utile et efficace. Les médias alternatifs ont traîné des pieds pour s’y investir et ne s’y intéressent que depuis peu. Il est plus que temps de rattraper le retard.
Le fait que n’importe quel citoyen, un tant soit peu éclairé et conscient puisse publier son point de vue ou éclairer un infime détail de l’actu qui a échappé aux médias dominants peut amener une certaine vitalité aux indymédias et cela à travers le monde.

Suivre les hastags et le buzz sur sur les réseaux n’est pas suffisant, il faut savoir suivre dans le temps un truc qui ne fait pas de buzz et avoir la possibilité de le suivre dans la durée afin de voir son évolution, le buzz c’est dans un certain sens la finalité, l’objectif. La réalité et la préparation sont en amont.
Ensuite, il est nécessaire d’avoir des contacts sur le terrain, pour analyser la réalité concrète, mais internet, les réseaux sociaux peuvent permettre un suivi de ces événements.
Les médias mentent et on peut le prouver, par les sources, ils sont dépassés en réalité par ces réseaux sociaux, ils ne détiennent plus l’’information, ni son interprétation.
Le genre de trucs dont j’ai pu me rendre compte en suivant le mouvement uncut anglais, certains grands médias demandaient par l’ intermédiaire de twitter à des anonymes la possibilité de publier les photos qu’ils avaient prise avec leur téléphone portable, ça m’a surpris sur le coup mais c’est la réalité.

Netlibertaire


[1Un mot, un nom, une expression précédée d’un dièse sur twitter.

Messages

  • Ben je suis précisément une journaliste qui prend le temps de descendre sur le terrain. J’admets que ça devient assez rare. Et que la plupart des journaux où j’ai travaillé m’ont tous dit : trop cher, trop lent, trop pas assez. Donc bon ben comme j’aime ça avant tout, c’est profondément inscrit dans mon caractère (révolutionnaire ?) et donc dans mon travail, j’ai été couvrir le mouvement des indignés à Bruxelles. Et voilà ce que j’y ai vu. Je sais, ça plaira pas à tout le monde, mais quand on descend sur le terrain, le réalité ne peut mentir. Et puis les journalistes sont-ils là pour plaire ? Pour ma part, je trouve que bof... Donc voilà mon blog où vous pourrez lire les trois incursions sur le terrain de la belgian revolution : www.comingout-info.be Je vous conseille de commencer par le premier et de finir par... le dernier. Evidemment. Bien à vous.

    Linda Mondry, journaliste libre

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